Sommaire
- Des caisses vides : MaPrimeRénov’ suspendue dès juillet
- Une impasse prévisible ?
- Un afflux de demandes record : la double peine pour MaPrimeRénov’
- Une suspension qui casse le rythme
- Conséquences pour les consommateurs : que faire à présent ?
- Quelles sont les implications de cette suspension ?
- Vers un débat parlementaire ?
Des caisses vides : MaPrimeRénov’ suspendue dès juillet
MaPrimeRénov’, le principal dispositif d’aide gouvernementale à la rénovation énergétique, subit une suspension qui fait débat. À compter de juillet, ce mécanisme essentiel pour aider les Français à rénover leurs logements sera mis en pause jusqu’au 15 septembre. C’est Éric Lombard, ministre de l’Économie, qui a confirmé cette décision lors des questions au Sénat. Pourquoi cette mesure ? Simplement parce que les crédits alloués pour 2025 sont déjà presque totalement consommés. En cause ? Un afflux massif de demandes et également un niveau de fraude élevé.
Une impasse prévisible ?
Le ministère du Logement avance plusieurs raisons pour justifier cette décision. D’un côté, on met en avant « une forte dynamique sur la rénovation d’ampleur » et un « afflux de dossiers » couplé à des retards d’adoption à propos du projet de loi finances 2025. Pourtant cette suspension semblait déjà inévitable, nombreuses sont les associations et les entreprises qui avaient déjà lancé l’alerte depuis plusieurs mois.
La réalité est que l’enveloppe de MaPrimeRénov’ ne cesse de diminuer. Les 4 milliards d’euros destinés initialement pour 2024 ont été rapidement réduits à 2,3 milliards, une somme largement insuffisante au regard des besoins croissants.
Un afflux de demandes record : la double peine pour MaPrimeRénov’
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 100 000 dossiers ont été déposés depuis mars, alors que 63 509 ménages ont déjà bénéficié du dispositif en 2025, pour un montant estimé de 1,4 milliard d’euros de travaux générés. C’est loin des 2,3 milliards d’euros budgétés.
Audrey Zermati, directrice stratégie chez Effy, souligne que ce succès est en majeure partie dû aux rénovations d’ampleur, lesquelles sont essentielles pour sortir les logements de la précarité énergétique. Sur les 63 509 logements rénovés, 17 178 ont fait l’objet de rénovations importantes, soit trois fois plus qu’en 2024 au même trimestre, et 4 sur 5 concernaient les fameuses “passoires” classées F ou G. L’enjeu est crucial : atteindre l’objectif de 900 000 rénovations d’ampleur par an à l’horizon 2030 semble de plus en plus difficile.
Une suspension qui casse le rythme
Cette décision de suspendre MaPrimeRénov’ pourrait sonner le glas de cette dynamique renouvelée. « On reste loin de l’objectif fixé par le gouvernement », alerte encore Damien Barbosa. Il est urgent d’agir pour éviter un ralentissement drastique des rénovations. Audrey Zermati propose deux pistes : réduire le montant maximum perçu par les ménages ou permettre à l’Anah de puiser plus dans le dispositif des certificats d’économie d’énergie.
Conséquences pour les consommateurs : que faire à présent ?
Quelles sont les implications de cette suspension ?
- Dossiers déposés avant juillet : Ils seront instruits normalement, mais préparez-vous à d’éventuels délais supplémentaires.
- Nouvelles demandes : Vous pouvez encore déposer une demande jusqu’à la fin juin. Après cette date, plus aucune nouvelle demande ne sera acceptée.
- Travaux prévus après juillet : Si votre dossier a été accepté avant le 1er juillet, vous êtes toujours éligible, même si les travaux commencent après. Sinon, il vous faudra attendre une potentielle réouverture du dispositif.
Vers un débat parlementaire ?
Pour Damien Barbosa, la solution réside dans l’augmentation du budget, actuellement trop faible pour faire face aux demandes. Le collectif Rénovons appelle à un débat parlementaire sur un projet de loi de finances rectificatif. La situation actuelle est délicate, le gouvernement cherchant au contraire à réduire le déficit public…
En résumé, la suspension de MaPrimeRénov’ expose les failles d’un système déjà en difficulté. Une situation qui soulève des inquiétudes tant pour les consommateurs que pour l’avenir de la rénovation énergétique en France. Et le sujet ne manque pas de rebondissements !